
Entretien avec Hasnaine Yavarhoussen, Président Directeur général de Groupe Filatex, une entreprise leader dans les énergies renouvelables, l’immobilier et les zones franches, basée à Madagascar. Ce mécène soutient la culture et l’art malgache à travers le Fonds de dotation HY.
Comment Groupe Filatex accompagne le développement de Madagascar ?
Nous accompagnons le développement de Madagascar, depuis plus de 40 ans, à travers trois volets.
La création d’emplois qualifiés. Nous sommes un des groupes ayant créé le plus d’emplois à Madagascar avec près de 20 000 postes qualifiés en huit ans dans nos zones franches à Tananarive qui a bénéficié d’une extension en 2020 et à Tuléar – la première zone franche en dehors de la capitale où nous opérons pour un projet agricole, sources de revenus dans une région fortement touchée par la sécheresse. La transition énergétique avec notre filiale Enelec, premier producteur privé d’énergie du pays avec 30% de part de marché. Axée sur le solaire, cette transition, déjà effective à Tamatave, Diego Suarez, Mahajanga et Tuléar, sera suivie dès 2022 par le déploiement de solutions innovantes à Tananarive, Nosy Be et Fort Dauphin et une réduction de 55.000 tonnes par an de nos émissions de CO2, accompagnant ainsi l’action du gouvernement.
La responsabilité sociétale. Depuis 10 ans, à travers un innovant PPP, nous sommes investis dans la création et l’embellissement de nouveaux quartiers et de jardins publics ainsi qu’un programme basé sur l’éducation et la santé avec la rénovation d’hôpitaux, la création d’écoles accompagnée d’un programme de nutrition scolaire. Parallèlement, nous avons créé un Fonds de Dotation dédié à l’art contemporain, un apport innovant dans un pays en développement.
Pour la première fois, en 2019, Madagascar a été représentée au travers d’un pavillon national à la Biennale de Venise suscitant un intérêt nouveau de la population. Aussi, a-t-on ouvert un espace de 300 m2 entièrement dédié aux artistes et aux expositions dans la capitale, Hakanto Contemporary, avec pour directeur artistique Joël Andrianomearisoa, l’artiste qui a exposé à Venise.
Quelles opportunités économiques apportez-vous aux investisseurs locaux et estrangers ?
Trois critères sont essentiels pour l’attractivité d’une zone franche : le coût et la qualité de la main d’œuvre, l’accessibilité aux infrastructures de transport et d’énergie, et enfin les accords multilatéraux.
Madagascar dispose d’une main d’œuvre avantageuse ainsi que de nombreux accords commerciaux, renforçant son attractivité avec ses principaux importateurs textiles : l’Union Européenne, les États-Unis et l’Afrique du Sud.
Madagascar se situe sur la route Asie-Afrique du Sud-Europe. Forts de ce constat, nous développons, dès 2021, une zone franche de 120.000 m2 permettant aux entreprises un accès direct aux infrastructures dont le plus grand port – Tamatave – et de s’installer rapidement, à moindre coût, en bénéficiant des avantages économiques et fiscaux du statut d’entreprise franche. Pour assurer un accès à une énergie propre, nous avons signés en 2020 un protocole avec l’Etat pour une production d’énergie grâce à des toitures solaires installées dans la zone franche de Tananarive qui sera le plus grand parc de toitures solaires de l’Océan Indien avec 200.000m2 de surface et une capacité de 15MWc.
Comment envisagez-vous votre développement sur le continent africain ?
Notre savoir-faire peut s’exporter vers d’autres pays du continent. Nous connaissons bien les problématiques : la bancabilité, les garanties, la fiabilité de l’État, la sécurité des investissements. Cet avantage sur nos concurrents occidentaux doit nous permettre de nous diversifier, de trouver des partenaires locaux notamment pour accroitre notre capacité de production d’énergies renouvelables sur le continent. L’Afrique peut être un exemple de développement durable en misant sur les énergies renouvelables. Nous avons ainsi signé un PPA avec garanties et une concession en Côte d’Ivoire pour une capacité de 66 MW. Les travaux ont commencé́ en février 2021. Nous finalisons un accord avec la Guinée Conakry et le Ghana, toujours sur des solutions solaires. La zone de libre-échange continentale africaine rendra l’offre encore plus compétitive.
